12-05-2007
Monument aux morts 1939/1945
Depuis 1989, nous nous rassemblons lors de journées commémoratives et déposons une gerbe, perpétuant ainsi le souvenir des camarades morts pour la France.
Monument aux morts 1939/1945
Cimetière central de la ville de Mannheim
--------------------------------------------------------------------------------
Dans le cimetière principal de la ville de Mannheim, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, existe un monument aux morts français. Il fut probablement érigé sous le signe de la collaboration franco-allemande pour les soldats français qui, vers la fin de la deuxième guerre mondiale, tombèrent à Mannheim ou dans les environs. Ce monument fut commandé par l’autorité militaire française à laquelle la ville de Mannheim offrit le terrain.
Le monument est en grès rouge entouré d’un mur, également en grès rouge. La partie centrale du mur du fond, plus haute accueille une carte de France, au-dessus d’une console de calcaire. En corniche, sous la carte, est gravée l’inscription :
« ILS NE L’ONT PAS REVUE » Parmi les tombes, à gauche du chemin empruntant la partie centrale, étaient enterrés, sous la pelouse, plusieurs soldats français ainsi que quelques belges et hollandais.
A l’exception de deux d’entre eux, tous furent transférés dans leur pays natal des parents ayant pu s’en occuper au cours des années qui suivirent la guerre.Deux sont encore inhumés dans le carré mais les noms n’apparaissent malheureusement pas.
Il est désormais trop tard pour les transférer en France ; ils resteront là à jamais.Malgré des recherches approfondies et l’aide efficace du Service historique de la ville de Mannheim, nous n’avons pu retrouver une date précise concernant les travaux.
Pour les 80 membres de l’amicale de Mannheim, association d’anciens légionnaires ayant combattu en tant que soldats français au cours des soixante dernières années, sur différents champs de bataille du monde entier, ce monument aux morts est un lieu où, le 14 juillet, jour de la fête nationale française, et les jours annuels du souvenir, est évoqué le souvenir des camarades tombés au combat ou décédés.
Depuis 1989, nous nous rassemblons lors de ces journées commémoratives et déposons une gerbe, perpétuant ainsi le souvenir des camarades morts pour la France.Les nombreux bouquets de fleurs et les cierges déposés tout au long de l’année devant ce monument par des inconnus, montrent qu’il n’est pas oublié par la population de Mannheim et que le souvenir des victimes des guerres ne laisse pas indifférent.
Hélas, l’usure du temps n’a pas épargné ce monument. Nous pouvions constater au fil des ans que le gros œuvre se détériorait de plus en plus et que les différentes parties s’effritaient. L’eau s’infiltrait dans les murs par les fissures, le gel et le vent finissaient de saper lentement les murs de grès.
L’espace extérieur également, pour des questions de coût essentiellement, n’était plus guère entretenu par la ville ; comme si un tel monument devait être rentable…
Après mûre réflexion et discussion entre les membres de l’amicale, et dans la perspective du jubilé de la ville de Mannheim en 2007, nous en prîmes, en 2004, la décision de demander au Service des cimetières de nous confier l’entretien de l’espace extérieur et du monument, l’amicale étant prête à assumer tous les frais de rénovation et d’entretien aussi bien que la décoration florale, considérant que c’était un devoir moral envers nos camarades tombés partout dans le monde, de maintenir ce monument dans un état digne d’eux.
Le Service des cimetières de la ville de Mannheim accéda à notre requête. Les membres de l’amicale purent se mettre au travail…Au prix d’innombrables heures d’activité sous la direction de Heinrich Back, président de l’amicale, toute la zone extérieure fut complètement assainie et débarrassée des mauvaises herbes, les plantes en partie remplacées ou supprimées.
La pelouse, où poussaient de mauvaises herbes, fut bêchée et préparée pour les nouvelles plantations au printemps 2007.
La partie la plus difficile de cette rénovation fut l’assainissement et la réparation du monument proprement dit. La plupart des pierres étant très abîmées, il n’était pas facile, pour d’anciens soldats, profanes en la matière, d’exécuter ces travaux de spécialistes.
Par un grand coup de chance, on peut le dire, il se trouve que parmi les membres de l’amicale, Heinrich Seibel avait travaillé à la restauration de bien des églises à Worms et Alzey, et dans le Palatinat. Il pouvait donc exercer à nouveau ses talents…
On put même se procurer l’ensemble du matériel nécessaire à cette restauration fidèle, matériel pratiquement introuvable à notre époque car il n’est plus fabriqué.
Tout visiteur peut désormais constater que le travail a été parfaitement exécuté.
Dans l’ensemble, les membres de l’amicale ont passé plus de 800 heures prises sur leur temps libre, les dépenses pour le matériel étant, elles, heureusement négligeables. Le résultat est à voir !
Le monument rénové est devenu le bijou du cimetière principal. Quand on accède à l’antique crématoire sur la gauche du cimetière, la façade de grès rouge resplendit et attire les regards.
A notre époque où la plupart de nos contemporains n’ont plus en vue que des objectifs matériels, où la reconnaissance est reléguée au second plan, les membres de notre amicale, par la remise en état du monument français dans le cimetière principal de la ville de Mannheim, ont ouvert une voie, une voie pour l’amitié entre nos deux nations, la France et l’Allemagne, au-delà des tombes, grâce à un travail volontaire et désintéressé, contribution au plein succès du jubilé de la ville de Mannheim.
Accueil 
